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10 décembre 2010 5 10 /12 /décembre /2010 20:30

Quel joli nom pour désigner cette substance que les abeilles confectionnent à partir de résines récoltées sur les bourgeons des arbres (bouleaux, frênes, saules, chênes, pins, sapins,…) et transportées sur leurs pattes arrière, comme pour le pollen.

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Propolis est un mot latin directement emprunté au grec « προπολιϛ ».

Un des sens du préfixe « pro » (« προ » en grec) est : « en avant de ».

Et « polis », que l’on retrouve dans « mégapole » et « mégalopole » pour parler des très grandes agglomérations, désigne « la ville », « la cité ».

On peut donc en déduire que « propolis » (et « προπολιϛ » en grec) signifie « en avant de la ville », « bâtisse en avant de la ville », mais aussi « rempart » et par extension « barrière de protection de la ville » (allusion à la réduction de l’entrée de la ruche avec de la propolis pour défendre l’entrée de celle-ci).

Notre bon vieux dico de latin « Le Gaffiot » est beaucoup plus clair. On peut en effet y lire : « propolis, is » (f), du grec « προπολιϛ » = « propolis, matière résineuse dont les abeilles se servent pour clore leur ruche ».

Cette occurrence est notamment employée par Pline.

Si l’on ajoute à cela que les Égyptiens utilisaient déjà cette substance pour leurs embaumements, on ressent pleinement le lien entre l’histoire de l’Homme et celle des abeilles depuis l’Antiquité.

Pourvu que nous sachions faire perdurer cette histoire !

Donc, pour faire plus simple, la propolis est le ciment que les abeilles utilisent pour boucher les trous et fixer solidement leurs gâteaux de cire.

Mais c’est aussi le désinfectant utilisé pour assainir l’intérieur de la ruche, empêcher le développement de moisissures et enrober les cadavres (limaces, souris,…) qui ne peuvent pas être tirés à l’extérieur comme on le voit ici avec une abeille que nous avons dû malencontreusement écraser lors d’une manipulation.

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La composition de la propolis peut être énoncée simplement :

        - plus de 50 % de résines et baumes

        - de l’ordre de 30 % de cire (mais très variable suivant les colonies, l’emplacement du rucher et l’emplacement où la propolis est utilisée dans la ruche)

        - des huiles essentielles, du pollen, … et autres substances diverses.

Mais dans ses constituants détaillés, la composition est beaucoup plus complexe.

Pierre Jean-Prost et Yves Le Conte (cf. « Apiculture » éditions TEC & DOC) nous indiquent :  « Séparée de la cire, la propolis contient des hydrocarbones, des lipides, des alcools, des aldéhydes et des acides, des substances flavonoïdes comme la chrysine (1-3 dioxyflavone) et la galangine, de la pinocembrine, des kétones, des vitamines, des coumarines et des terpénoïdes ».

Ils nous disent aussi :

« Variables selon l’origine botanique et géographique, les propriétés antiseptiques et cicatrisantes de la propolis sont connues depuis fort longtemps.

Parmi les autres propriétés médicinales de la propolis ; signalons ses pouvoirs anti-inflammatoires et anesthésiants ainsi que ses actions antivirales, bactériostatiques et bactéricides, ces deux dernières dues à la galangine et à la pinocembrine. »

Ces propriétés font de la propolis un élément de base dans la composition de nombreuses spécialités de la pharmacopée et de la cosmétologie.

Marie-France vous parlera de ses préparations pour notre usage personnel mais, avant cela, il faut que j’en fasse la récolte.

Les hausses ayant été stockées après la dernière récolte, j’attends qu’il y ait eu quelques jours de gel pour procéder au grattage du dessus des cadres. Le froid a rendu la propolis cassante et donc plus facile à récolter.

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Les professionnels qui vendent leur récolte aux laboratoires, utilisent des grilles à propolis en plastique comme celle-ci :

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Les abeilles bouchent les interstices avec la propolis qui est ensuite récupérée, après un passage au congélateur, par pliage de la grille.

J’ai essayé, mais je n’ai pas trouvé cela aussi facile qu’annoncé, alors je préfère continuer de gratter les cadres et tant pis s’il y a un peu de poussière de bois et quelques pattes de mouches (…à miel) avec.

Pour ne pas dénaturer la propolis et l’utiliser quand elle est fraîche, je ne la lave surtout pas.

Voici, par exemple,  ma récolte après grattage de 7 hausses (soit 63 cadres) :

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243 g en tout, sachant que j’ai utilisé, en moyenne, deux hausses par ruche, on peut en déduire qu’une ruche nous a produit, sur l’année, 70 grammes de propolis utilisable pour nos préparations.

(On comprend pourquoi la quantité de propolis rentrant dans la composition de nombreux articles du commerce est souvent infime mais juste suffisante pour pouvoir être citée sur l’emballage.)

À cela il faudrait ajouter la propolis que je gratterai, au printemps, sur les cadres de corps de ruche, mais celle-là je la réserverai exclusivement à d’autres usages car elle a pu être en contact avec les produits de traitement contre le varroa.

Je vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année et passe la propolis et la parole à Marie-France.

Henri (avec l’aide d’Elsa pour les références littéraires)

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La propolis n’a jamais autant fait jaser. Peut-être parce qu’elle a le pouvoir d’éclaircir la voix…

On lui prête beaucoup d’allégations de santé, concernant toutes ou presque, nos fonctions physiologiques.

Les études sérieuses sont nombreuses, pas toujours sorties des tiroirs d’ailleurs bien qu’édifiantes pour certaines d’entre elles.

Les publicités enjôleuses voire mensongères sont tout aussi nombreuses.

Aux congrès des apiculteurs, nous rencontrons d’éminents chercheurs, modestes et  pondérés ainsi que de cupides gourous, opportunistes devant la montée de popularité des produits de la ruche sur le marché de la santé et du bien-être.

Alors, qui croire ? Qu’acheter ? Pour soigner quoi ?

Je ne vous dresserai pas un catalogue de tous les bienfaits de la propolis, de nombreux sites s’y emploient.  À chacun ensuite de croire ou pas, d’acheter ou pas.

Revenons à ce que nous, nous en faisons de cette propolis, au fond de notre cuisine et pour notre usage strictement personnel.

Il ne sera question ici que de notre expérience domestique. 

Henri vient donc de gratter méticuleusement les hausses et rentre à moitié congelé à la maison mais fier de son butin. La propolis qu’il rapporte est fraîche, elle sent bon, bien sèche car non lavée.

Je vais l’utiliser au plus vite pour mes préparations « maison ».

Avant tout, nous en prenons  un morceau et la mâchons longuement comme un chewing-gum. Elle purifie l’haleine, adoucit la gorge et peut-être plus encore…

Ensuite, je la mets au réfrigérateur pour qu’elle durcisse bien afin d’être moins collante.

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Avec mon moulin à café années 60, je la mixe très fin, et une fois réduite en poudre, je la tamise et jette les résidus cireux.

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Cette jolie poudre orange va me servir pour plusieurs préparations.

1) Mélangée avec du miel de forêt, elle nous fournit le propomiel dont nous allons faire une cure à l’entrée de l’hiver à raison d’une cuillérée à café par jour.

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Nous renouvelons encore une fois cette cure vers février.  Résultat en 2009 pour nous deux : saison  impeccable sans affections hivernales et une énergie en hausse pour un peu qu’on l’associe à des produits riches en vitamine C qui en potentialise les effets.

2) Mélangée à de l’huile d’olive vierge bio et macérée pendant plusieurs semaines elle devient après filtrage un onguent très riche et cicatrisant pour nos gerçures, fissures talonnières, petits boutons d’herpès et autres petits ennuis de cicatrisation :

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3) Mélangée à de l’alcool à 70°, macérée quelques semaines puis filtrée et évaporée, je vais obtenir de l’alcoolat de propolis. Cet alcoolat servira de plusieurs façons :

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4) Il rentrera dans la composition de mes savons « maison » au miel.

5) Ce même alcoolat servira à la composition d’une solution hydro-alcoolique qui soulage bien des misères asines.

6) Lotion désinfectante, antiprurigineuse et cicatrisante, nous l’utilisons sur notre âne Ouaka qui peut faire de grosses dermites estivales au poitrail à cause des piqûres répétées des mouches et taons. Les lésions guérissent très vite et mieux encore, la propolis qui a une odeur très forte a aussi une action répulsive. Vaporisée sur différents points du corps de nos solipèdes, il est très drôle de voir comment les mouches font vite demi-tour, presque la mine dépitée. Mais il faut renouveler souvent pour maintenir cette action répulsive.

Depuis 3 ans, nous n’utilisons plus du tout de produit répulsif à base de fipronil et avons évité de traiter la dermite avec antibiotiques ou corticoïdes.

7) Toujours chez les ânes, cette préparation qui a une grande action bactéricide et acaricide nous sert aussi dans le traitement des pathologies des sabots (abcès, fourmilières, pourriture de la fourchette…)

8) Cet été, Ouaka a fait une forte lymphangite à la racine d’un antérieur suite à des piqûres de taons. L’œdème était de la taille d’un ballon de rugby, très inquiétant. Avant d’alerter le vétérinaire j’ai tenté un emplâtre d’argile verte avec de l’alcoolat pur de propolis, ainsi que des granules homéopathiques d’apis mellifica (comme par hasard !). En 48h, tout était rentré dans l’ordre : le ballon était dégonflé et Ouaka retrouvait le sourire (oui, oui,  Ouaka sourit ou fait la moue selon son humeur!)

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Pour toutes les autres présentations et indications de la propolis, je m’en remets aux laboratoires sérieux en la matière. Vous trouverez mes préférés grâce aux liens suivants : Ballot Flurin (http://www.ballot-flurin.com/) et Pollenergie (http://www.pollenergie.fr/). Leurs méthodes de fabrication sont moins artisanales et leurs dosages moins aléatoires que les miens.

Il est clair que miel, propolis, gelée royale et pollen sont de précieux auxiliaires de santé. Il n’en va pas moins qu’il ne faut pas acheter n’importe quoi et surtout de n’importe quelle provenance. 

Les indications de ces produits sont nombreuses mais ils ne sont pas pour autant des remèdes pour tout.

Il faut aussi avoir à l’esprit que, si ces produits sont naturels, ils n’en sont pas pour autant anodins et il peut exister des cas d’intolérance ou d’allergie.

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Les abeilles nous font profiter de ces remarquables substances dont elles se servent elles-mêmes pour vivre, croître et se protéger mais restons pondérés et vigilants car l’apithérapie intéresse aussi beaucoup le marketing.

Je vous souhaite un bon hiver !

Merci de votre attention, et …

… à bientôt sur http://miel-et-abeilles-en-touraine.over-blog.com

Marie-France

(Remerciements et Bibliographie : voir l’article n° 0 http://miel-et-abeilles-en-touraine.over-blog.com/article-0-remerciements-et-bibliographie-43600752.html ) 

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5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 11:15

Nous sommes maintenant au cœur de l’automne avec ses couleurs et le retour du froid et de l’humidité.

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Mais souvenez-vous des belles journées chaudes et ensoleillées du début octobre.

Elles étaient les bienvenues pour nos abeilles, qui ont ainsi pu profiter de la floraison du lierre, et pour nous, qui avons pu faire la deuxième grande visite de l’année.

À l’entrée de l’hiver, le lierre est un excellent fournisseur de pollen et de nectar.

Comme il y en a en abondance dans la forêt avoisinante, c’est une aubaine pour nos avettes et leurs réserves hivernales.

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Le lierre donne, paraît-il, un très bon miel mais à cette époque de l’année nous n’essayons pas d’en récolter pour le laisser en totalité à nos petites protégées : c’est trop bon pour leur santé.

La floraison du lierre est un moment idéal pour observer la diversité des insectes.

Il y a une ambiance particulière : on dirait qu’ils ont fait la paix pour venir butiner ensemble sereinement.

A côté de nos abeilles, on voit notre frelon européen « vespa crabro » tout aussi affairé sur les fleurs.

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Même s’il nous mange une abeille de temps en temps, avec son régime alimentaire varié, on le trouve de plus en plus sympathique depuis que le frelon asiatique « vespa velutina nigrithorax » est arrivé en Touraine (2 signalements en 2009, déjà plus de 10 en 2010, pour l’instant encore uniquement au sud de la Loire).

Quel plaisir d’observer aussi des abeilles sauvages :

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Il s’agit d’une abeille du lierre « colletes hederae » qui fait l’objet d’une enquête européenne.

Voir à son sujet :

http://homepages.ulb.ac.be/~nvereeck/ColleteshederaeFR.html

(C’est eux qui m’ont confirmé  que j’avais bien pris en photo une abeille du lierre et ils vont l’intégrer dans leur base de données)

http://www.bwars.com/Colletes_hederae.htm

http://www.apiservices.com/rfa/articles/abeille_lierre.htm

et en vidéo :

http://apiculteur.wordpress.com/2010/01/31/video-en-francais-l%E2%80%99abeille-du-lierre-colletes-hederae/

 

Et lui? …  Je croyais que c’était un papillon de nuit !

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Par contre celui-là semble bien profiter des rayons du soleil :

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Maintenant : au travail ! Il faut mettre les ruches en position d’hivernage et contrôler leur état sanitaire.

On commence par enlever les barquettes ayant servi au soin contre le varroa.

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Mais, contrairement à la visite de printemps, on ne gratte pas le dessus des cadres pour laisser les constructions en propolis servant à limiter les courants d’air dans la ruche.

Puis on procède à une visite complète afin de vérifier qu’elles sont en état pour un bon hivernage.

 

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Il y a encore du couvain et que du couvain d’ouvrières : la reine est donc toujours bien en vie même si sa ponte va aller en diminuant pour s’arrêter complètement (ou presque) en décembre.

Les réserves sont bonnes (on le savait déjà grâce aux pesées arrières effectuées fin septembre).

En fait, on cherche surtout  à pister les signes de maladie, de présence anormale de fausses teignes, d’orphelinage ou de ruche bourdonneuse, car dans ces cas il faudrait les éliminer rapidement pour ne pas laisser un foyer d’infestation dans le rucher.

On ne doit hiverner que des colonies fortes et en bonne santé.

Pour anticiper la visite de printemps, on procède aux derniers mouvements de cadres pour mettre en rive les vieux cadres à éliminer.

On enlève aussi les cadres inoccupés pour resserrer l’espace disponible.

Ainsi, par exemple, sur cette ruche :

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Le cadre 10 étant non bâti et inoccupé, je l’enlève et le remplace par une cloison isolante.

Le cadre 1 est d’abord retiré pour décaler les cadres de droite à gauche (les cadres 2 à 9 vont être mis en 1 à 8 en gardant leur ordre), puis le cadre anciennement 1 est remis en 9.

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Ainsi au printemps je pourrai facilement enlever les cadres 1 et 9 que les abeilles auront vidés et délaissés durant l’hiver. Je continuerai le décalage de droite à gauche pour toujours pousser les plus vieux cadres vers la sortie et je compléterai les emplacements 8, 9 et 10 par des cadres neufs.

Sur les ruches où je n’ai pas attendu l’automne pour ces mouvements de mise en rive des vieux cadres, les cadres neufs ont été mieux bâtis et mieux utilisés par les abeilles, je pense donc faire cette opération à l’avenir plus tôt, quand les abeilles sont encore cirières.

Le renouvellement des cadres de corps est un élément important de prophylaxie des maladies bactériennes (loque européenne, loque américaine).

N’étant pas totalement satisfait de ma méthode (Marie-France a bien du mal à l’intégrer), je suis preneur de toutes bonnes idées de la part d’autres apiculteurs de passage sur le blog : comment font-ils pour changer au moins deux cadres par an (et de préférence 3 ou 4) sans enlever de cadres de couvain et sans que ce soient toujours les mêmes ?

Et dans tout ça, comme toujours, il faut faire vite (… et bien) pour déranger le moins possible les abeilles et les laisser profiter des dernières fleurs :

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Pensez à faire pousser du lierre sur vos grillages et vos vieux murs, laissez le lierre grimper aux arbres (un forestier m’a dit que cela n’impactait pas la croissance des arbres), vous rendrez un grand service à tous les insectes butineurs (donc pollinisateurs) et vous aurez un magnifique champ d’observation.

Merci de votre attention et …

… à bientôt sur http://miel-et-abeilles-en-touraine.over-blog.com

Henri

(Remerciements et Bibliographie : voir l’article n° 0 http://miel-et-abeilles-en-touraine.over-blog.com/article-0-remerciements-et-bibliographie-43600752.html ) 

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22 octobre 2010 5 22 /10 /octobre /2010 08:30

Ces papillons paraissent bien inoffensifs, et ils le sont effectivement quand ils ont atteint pour quelques jours ce stade de papillon adulte :

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Ils ressemblent à de grosses mites, de leur vrai nom Galleria mellonella pour la grande fausse teigne ou Achroia grisella pour la petite fausse teigne.

Ils ont la particularité d’aimer pondre dans les ruches où leurs œufs vont trouver la chaleur nécessaire à leur développement et leurs larves de quoi satisfaire leur féroce appétit (pollen, miel, cire).

En creusant des galeries dans la cire, elles détruisent le couvain et peuvent même s’attaquer au bois des cadres, voire de la ruche.

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Facile à élever, la larve de Galleria mellonella est vendue comme appât pour la pêche à la truite.

On peut imaginer qu’accrochée à l’hameçon elle soit bien remuante au bout de la ligne :

 

Elle serait capable de parcourir plus de 50 mètres pour rejoindre une autre ruche.

C’est pourquoi il vaut mieux débarrasser les matériels infestés.

Voilà ce qu’elles peuvent faire dans une ruchette-piège laissée trop longtemps sans qu’un essaim y soit rentré :

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On pourrait donc craindre pour nos abeilles devant ce désastre, mais, dans nos régions à hiver froid, la fausse teigne n’est pas un vrai problème pour les colonies populeuses et en bonne santé.

Les abeilles ne vont pas se laisser envahir par cette intruse et nettoieront tout œuf pondu par le papillon (des centaines).

Par contre, une colonie affaiblie, ou pas assez populeuse pour occuper et nettoyer tous ses cadres, pourra subir des dommages supplémentaires.

La présence de teigne est d’ailleurs un indicateur qui met en alerte l’apiculteur sur la santé de sa ruche.

Un vrai problème posé par la fausse teigne concerne surtout les cadres des hausses que l'apiculteur doit ranger après la dernière récolte en attendant le prochain printemps.

A notre premier hivernage de hausses, je les avais entassées à la cave en pensant qu’il n’y avait pas d’espace pour qu’un insecte puisse s’insérer dedans.

Placées dans le noir, au chaud (près de la chaudière), et sans aération : c’était le cas d’école à ne pas faire.

Donc le résultat fut une destruction de nombreux cadres et une bonne leçon.

Maintenant, comme la plupart des apiculteurs, après avoir fait lécher les hausses par les abeilles, je constitue des piles posées sur un support grillagé avec un couvercle, grillagé aussi, pour provoquer un courant d’air comme dans une cheminée.

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(À la place du grillage type « garde-manger », des grilles à reine sont, paraît-il, suffisantes.)

Lors d’une visite à l’écomusée d’Alsace j’avais appris que les anciens conservaient leurs légumes dans des feuilles de noyer séchées pour éloigner insectes et vers.

Depuis, c’est ce que nous faisons par exemple avec les carottes à la cave et ça marche bien.

Du coup, avec Jacky qui se souvenait avoir vu de vieux apiculteurs le faire, nous nous sommes mis à intercaler quelques feuilles de noyer entre les cadres des hausses pour les protéger des fausses teignes :

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En procédant ainsi, j’ai toujours retrouvé mes hausses en parfait état pour la saison suivante.

Maintenant soyons réalistes : je ne suis pas sûr qu’il soit nécessaire de mettre des feuilles de noyer si les hausses sont stockées dans de bonnes conditions (aération, lumière, froid) (*) et je ne suis pas sûr, non plus, que cela soit suffisant pour protéger complètement des hausses stockées dans de mauvaises conditions.

Mais cela a un très bon effet placebo sur l’apiculteur qui, pensant avoir fait quelque chose pour ses hausses, peut dormir tranquille.

C’est plus écolo que les boules d’antimite (paradichlorobenzène : soupçonné  d’être cancérigène, s’imprégnant dans les cires, totalement déconseillé et même interdit suivant les chartes de qualité et les pays).

C’est aussi moins coûteux que le bacillus thuringiensis qui a été utilisé en pulvérisation sur les cires pour les protéger des chenilles, mais ce produit commercialisé sous le nom de B401 n'est plus autorisé à la vente en France.

Le bacillus thuringiensis est le fameux BT dont on a extrait un gène pour créer des plantes génétiquement modifiées comme les maïs BT, cotons BT, sojas BT,…, qui vont sécréter la toxine sensée les protéger des chenilles.

Voir à ce sujet :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ma%C3%AFs_Bt

http://www.mdrgf.org/6.somOGM.html

 

 

Une autre façon de procéder serait de constituer des piles de hausses hermétiques et d’y faire brûler deux mèches de soufre à 15 jours d'intervalle (de préférence sans mettre le feu à l’ensemble !).

Pour être parfait aux yeux des services sanitaires, il faudrait aussi que le local de stockage soit dératisé.

Ils doivent craindre qu’une souris monte en haut de la pile exprès pour faire pipi sur les cadres et qu’elle transmette ainsi la leptospirose.

Comme il est difficile de concilier aération, dératisation et produits naturels, nous avons notre gardien de nuit à la grange : Caramel.

Et on voit comment ce travail l’épuise, car ensuite il a bien besoin de repos.

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Merci de votre attention et …

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Henri

(Remerciements et Bibliographie : voir l’article n° 0 http://miel-et-abeilles-en-touraine.over-blog.com/article-0-remerciements-et-bibliographie-43600752.html )

 

(*) P.S. : Pour vérifier qu'il peut ne pas être nécessaire de mettre des feuilles de noyer quand les hausses sont stockées dans de bonnes conditions, je n'en ai pas mis pour cet hiver 2011/2012 : à suivre...
... suite : Effectivement, les hausses se sont bien conservées aussi sans les feuilles de noyer.

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8 octobre 2010 5 08 /10 /octobre /2010 12:00

L’été s’en est allé. De nouveau,  les petits plats chauds vont être appréciés. Ce n’est pas pour autant qu’il faut passer des heures aux fourneaux !

Voici une recette simple, rapide et parfumée qui peut même ravir les palais pas trop habitués au salé/sucré.   

Choisir un morceau de porc dans le filet de 800g environ (pour 4 personnes). Je le préfère non ficelé mais c’est comme vous voulez.

Préchauffer le four à 180°C

Préparez vos ingrédients : miel de printemps (2 grandes cuillères à soupe), 1 cuillère à café de graines de coriandre concassées, un peu d’huile, fleur de sel, poivre, 1 gousse d’ail, 1 feuille de laurier.

Je choisis le miel de printemps pour sa subtilité qui met en exergue les sucs de la viande de porc.

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 Poser votre filet de porc sur une feuille de papier aluminium large et épaisse.

Piquer votre rôti avec une gousse d’ail.

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 Mélanger ensemble dans un bol : miel,  sel, poivre, huile, coriandre.

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Badigeonner votre rôti avec cette préparation.

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Poser la feuille de laurier. 

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Fermer bien hermétiquement votre papillote et emballer une nouvelle fois dans une feuille de papier aluminium si nécessaire.

 

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Enfourner et laisser cuire 50 mn environ ou plus si le rôti est plus  épais.  

À la sortie du four, déballer le rôti avec précaution.

Faire glisser la sauce  dans un récipient qui permet de la réchauffer.

 

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Couper votre rôti et le dresser sur un plat de service.

Napper du jus de cuisson bien chaud et servir aussitôt :

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Vous pouvez l’accompagner des légumes de votre choix : purée de courgettes, brocolis, salsifis, pommes de terre sautées….

Je vous suggère un Saint-Nicolas de Bourgueil pour compléter le festin.

Bon appétit !

Variante : pour une note plus asiatique remplacer la coriandre par un mélange d’épices chinois (gingembre, poivre Séchouan, muscade….), ajouter une cuillérée de sauce soja et préférer une huile de sésame. Vous pouvez mettre aussi un brin de citronnelle fraîche.

A servir dans ce cas avec du riz et/ou des légumes sautés à la chinoise.

 

Merci de votre attention et …

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Marie-France

(Remerciements et Bibliographie : voir l’article n° 0 http://miel-et-abeilles-en-touraine.over-blog.com/article-0-remerciements-et-bibliographie-43600752.html ) 

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26 septembre 2010 7 26 /09 /septembre /2010 11:30

Début août, avec la dernière récolte de miel, s’est achevée la saison apicole.

Il est déjà temps de préparer la prochaine saison, et la première chose à faire est de s’occuper du varroa :

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(Taille réelle 1,5 à 2 mm car c’est une femelle (pattes en avant), les mâles sont plus petits et ont les pattes sur le côté)

Le varroa est ce petit acarien originaire du sud-est asiatique qui est arrivé en France en 1982.

Malheureusement nos abeilles apis mellifera ne savaient pas lutter contre lui, alors, prolifique, il a envahi toute les ruches, seules quelques îles restent épargnées pour l’instant.

C’est un parasite qui se nourrit en s’accrochant aux abeilles pour les piquer et leur sucer l’hémolymphe (= le sang des insectes) et qui se reproduit en squattant les alvéoles de couvain dans lesquelles il trouve déjà une proie facile : la nymphe en cours de métamorphose.

En plus de les affaiblir, à l’occasion de ces piqûres, le varroa leur transmet des virus, cause de maladies (malformations (abeilles aux ailes atrophiées), paralysie chronique, paralysie aigüe,…).

Les populations des ruches ayant commencé à diminuer depuis juillet, il est d’autant plus important d’intervenir rapidement que les abeilles d’hiver vont naître (ces abeilles vont vivre 4 à 6 mois contre 1 à 3 mois pour les abeilles de printemps et d’été).

Comme il n’existe aucun moyen d’éradiquer le varroa (… sans éradiquer aussi les abeilles !), parmi les rares produits disponibles, nous avons préféré opter pour un produit à base de thymol et compatible avec l’apiculture biologique.

Même si notre miel ne peut pas prétendre au label « bio » du fait de l’environnement de notre rucher (s’il y a bien 50 % d’espaces sauvages  butinés par nos abeilles, notamment pour le miel de « forêt », il y a aussi 50 % de cultures agricoles classiques), nous n’utilisons pas de produits à base d’amitraze.

Donc, lors de la dernière récolte de miel, en même temps que nous retirions les hausses, nous avons mis la première barquette de produit (en l’occurrence de l’APIGUARD qui était le seul produit au thymol à avoir une AMM en France lorsque nous avons débuté).

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Nous avons aussi dû mettre les trappes de comptage sous nos planchers aérés pour améliorer l’efficacité du traitement en confinant les vapeurs du produit à l’intérieur de la ruche.

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Suivant le protocole à respecter, nous avons mis la deuxième barquette 15 jours après.

En surveillant et nettoyant régulièrement les trappes, nous avons pu suivre l’efficacité du traitement et le taux d’infestation par ruche.

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Les premières années, en se contentant de ce seul traitement, force a été de constater que nous avions la saison suivante des signes de virose sur certaines ruches même si l’infestation de varroas semblait contenue.

De ce fait, maintenant à partir de novembre, je compte le nombre de varroas tombés naturellement sur la trappe de comptage de chaque ruche afin d’en déterminer la moyenne journalière.

Pour être le plus précis possible, je le fais chaque jour car sinon les techniciens de surface peuvent en enlever avant que je ne les compte :

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Je le fais aussi sur une période longue (4 semaines), car le nombre de varroas tombés peut être très variable, d’un jour à l’autre, suivant la température extérieure.

Et je le fais sur chaque ruche car d’une ruche à l’autre, même placée côte à côte, j’ai constaté des résultats variant dans un rapport de 1 à 10 (il paraît que cela peut aller jusqu’à un rapport de 1 à 15).

En effet, le comportement de nettoyage peut être très distinct d’une colonie à l’autre.

D’ailleurs, une autre voie de lutte contre le varroa consiste à sélectionner  des souches d’abeilles nettoyeuses comme le font les éleveurs de reines.

A l’issue de ces comptages, je n’effectuerai un traitement supplémentaire hors couvain (vers le 15 décembre chez nous) que pour les ruches qui présenteront une moyenne journalière de chute naturelle de varroas supérieure à 1.

Après le traitement, je continuerai encore les comptages pendant 4 semaines pour vérifier son efficacité et le taux d’infestation.

C’est ainsi que j’ai pu constater, qu’en moyenne, avec mon matériel et ma façon de procéder, lorsqu’il y avait 1 varroa en moyenne journalière avant le traitement, le traitement en faisait tomber plus de 150 en tout sur 4 semaines.

Ces chiffres ne correspondent pas aux articles que j’ai pu lire : en général, s’il est bien préconisé de faire ce traitement supplémentaire au-delà de 1 varroa/jour, il est aussi dit qu’une colonie, en hivernage, ne devrait pas héberger plus de 50 varroas pour assurer ensuite une bonne saison apicole.

Ce qui est sûr, c’est que depuis que je pratique ainsi, je n’ai plus eu de signes viraux : … pourvu que ça dure !

Pour tous nos amis consommateurs qui pourraient s’inquiéter de l’impact des traitements sur le miel et qui ne cessent d’entendre que « les abeilles sont malades » : vous pouvez continuer d’apprécier sereinement le miel et tous ses bienfaits car :

- les traitements cités ne sont réalisés qu’en dehors des périodes de butinage de votre miel (il n’y a plus les hausses),

- toutes les maladies et virus affectant les abeilles ne concernent qu’elles et pas les humains.

En dehors des cas d’allergie et de régime pauvre en sucres, le seul risque connu pour la santé humaine est le botulisme chez les très jeunes enfants (moins d’un an) dont l’appareil digestif n’est pas encore capable de « casser » les spores de la bactérie Clostridium botulinum que les abeilles auraient pu récolter accidentellement dans l’environnement.

Voir à ce sujet :

http://www.beekeeping.org/articles/fr/botulisme.htm

http://fr.wikipedia.org/wiki/Botulisme

Même si les cas sont rares, c’est la raison pour laquelle, le miel est déconseillé aux enfants de moins d’un an.

Il leur faudra attendre un peu pour pouvoir goûter à cette récolte de bon miel « Toutes Fleurs » :

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Merci de votre attention et …

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Henri

(Remerciements et Bibliographie : voir l’article n° 0 http://miel-et-abeilles-en-touraine.over-blog.com/article-0-remerciements-et-bibliographie-43600752.html ) 

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10 septembre 2010 5 10 /09 /septembre /2010 12:07

Parmi nos fidèles lecteurs, vous êtes nombreux à nous demander comment vous pouvez venir en aide aux abeilles dans votre jardin, quelles plantes vous pouvez leur offrir à butiner, à défaut de pouvoir leur proposer une ruche.

Nous ne pouvons qu’approuver votre désir d’héberger des abeilles dans votre jardin d’agrément ou potager et vous ne le regretterez pas !

Je vous propose d’examiner cette question par l’autre bout de la lorgnette : qu’est-ce que les abeilles nous apportent à nous les jardinier(e)s ?

En cette période de récolte je remercie chaque jour  mes auxiliaires de jardinage : j’ai nommé les abeilles (je n’oublie pas les autres butineurs, comme les gros bourdons…). Les tomates sont nombreuses, saines et très grosses ; les melons (70 melons pour 6 pieds) bien ronds et rondelets (1kg-1k200)  mûrs, sucrés à point.

BLOG1903

Les récoltes de cornichons, concombres, courgettes et fraises ont été généreuses aussi. Pareil pour les fruits à noyaux (abricots, pêches, nectarines, prunes). Et pourtant cela avait mal commencé au printemps avec les satanés Saints de Glace et leurs gelées noires (cf. article n°13)

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Quel rapport me direz-vous avec les abeilles ? C’est peut-être la terre qui est bonne et la jardinière qui a la main verte ! Que nenni ! Notre terre est très quelconque et la jardinière juste dans la moyenne.

Souvenez-vous plutôt: les abeilles visitent les fleurs pour deux choses : récolter du pollen, substance protéinée dont la colonie a besoin pour vivre et croître et récolter du nectar (si la plante est mellifère) pour faire le miel (cf. article n°17)

Chaque jour, ce sont des milliers de fleurs qui sont ainsi visitées par les insectes butineurs. Chaque espèce d’insectes a ses préférées. L’attractivité des fleurs diffère aussi  selon de nombreux paramètres, très complexes.

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Petit rappel aussi concernant l’anatomie-physiologie des plantes :

Pour produire fruits et graines, la fleur a besoin d’être fécondée. L’appareil reproducteur de la fleur se compose d’un dispositif mâle : les étamines avec à leur somment les anthères qui produisent et libèrent le pollen ainsi que d’un dispositif femelle : le pistil appelé aussi gynécée  dont la partie supérieure est le stigmate chargé de recevoir le pollen. La partie interne du pistil est l’ovaire où se fait la fécondation. Il est capable de libérer des ovules.

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L’ovaire nous donnera le fruit et les ovules produiront les graines.

Certaines plantes portent des fleurs femelles, des fleurs mâles et/ou des fleurs hermaphrodites. C’est le cas des melons. D’autres plantes ne sont porteuses que de femelles ou que de mâles. C’est le cas de l’arbre à kiwis (actinidia).

Dans tous les cas, il est impératif que le pollen soit déposé vivant sur le stigmate pour qu’une fécondation puisse se produire. 

En butinant, les abeilles et autres insectes  assurent ce transport en déposant «accidentellement »  le pollen des étamines sur le stigmate. Ils assurent ainsi la pollinisation.

Une bonne pollinisation assure de beaux fruits (pour nous) et de belles graines (pour la reproduction de l’espèce, dans un monde sans Monsanto!).

Les vecteurs de pollinisation sont divers : les différents insectes butineurs mais aussi le vent (pour les céréales par exemple). Seulement, certaines plantes comme les melons, les fraisiers, les abricotiers,  les cornichons….sont presque exclusivement pollinisées par les abeilles.

De beaux et nombreux pépins dans un fruit, de beaux noyaux bien formés témoignent d’un bon niveau de pollinisation. Observez à ce sujet la tête des noyaux et pépins de certains fruits du commerce !

 

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Aujourd’hui, certains maraîchers et arboriculteurs, constatant la baisse de pollinisation de leurs cultures, sont contraints de louer les services des apiculteurs pour disposer des ruches près de leurs vergers et serres afin que les abeilles (souvent au péril de leur vie) viennent polliniser leurs cultures.

Mais ceci est une autre question, bien inquiétante d’ailleurs.

Suivons donc Caramel au potager…

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Vous voyez maintenant l’intérêt commun qu’ont les abeilles et les jardiniers.  En attirant les insectes butineurs dans votre jardin, vous leur fournissez pollen et/ou nectar et en échange,  ils vous pollinisent généreusement vos cultures et vous récoltez de beaux fruits et légumes. C’est tout simple, non ?

N’hésitez donc pas à mettre dans votre jardin des fleurs qu’elles aiment et dont les floraisons vont s’étaler dans le temps.

Voici quelques idées, mais elles ne sont pas exhaustives. En début de saison : les pavots orientaux, seringas, sauges, fruitiers, aubépines,   les attirent bien ainsi que toutes les aromatiques : thym, romarin, aneth, origan …

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Plus tard : les cosmos, lavandes et vignes vierges leur plairont beaucoup.

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Toute la saison, la bourrache agrémente tous les petits coins ou espaces nus (bouts de rangs,  espaces laissés libres par les plantes précoces déjà disparues…). Elles en raffolent et y butinent du matin au soir.

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Si vous avez un très grand jardin et que vous êtes bien équipés, vous pouvez semer au fur et à mesure que vos planches de légumes se libèrent, des mélanges de plantes mellifères qui feront ensuite, lors d’un broyage-enfouissage, un bon engrais vert. Ce sont des mélanges à base de phacélie, moutarde, sarrasin…Ces plantes seront précieuses à nos butineuses jusqu’aux premières gelées  mais il faut admettre que c’est du travail supplémentaire auquel j’ai personnellement renoncé.

Si vous avez des pelouses et allées avec du petit trèfle, attendez qu’il soit défleuri pour une nouvelle tonte, elles adorent aussi mais attention si vous marchez pieds nus ! A part dans ce cas précis, les butineuses ne sont jamais agressives.

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Bien sûr, cela va de soi, attirer les abeilles et autres pollinisateurs, c’est s’engager à n’utiliser aucun insecticide dans son jardin. Cela est complètement possible.

Quand j’ai créé notre potager et  découvert les centaines d’insectes qui vivaient là avant nous, je me suis demandé comment mes modestes cultures pourraient résister à tous ces envahisseurs. Affolée à l’idée de me bagarrer contre toutes ces bestioles à coup de produits toxiques, j’ai décidé de ne rien faire et de laisser tout ce petit monde se débrouiller.

La première année, ça n’a pas été terrible mais très vite chacun a trouvé son prédateur. Je n’ai jamais revu un seul puceron dans les rosiers ou  les haricots. A ce sujet, les capucines captent les pucerons gourmands et plaisent aussi aux abeilles.

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Bien sûr, nous n’avons fait qu’effleurer le sujet de la pollinisation par les abeilles. C’est un sujet très vaste, complexe et qui, aujourd’hui, en raison de la disparition croissante de centaines d’espèces d’insectes sauvages moins médiatiques que nos avettes, devient très préoccupant  sur le plan tant écologique qu’économique.

A notre petite échelle de jardiniers et de consommateurs, jardiner et manger bio, autant que possible,  demeure encore la meilleure façon d’aider les abeilles et nous-mêmes à rester en bonne santé.

Il est temps maintenant de refermer la porte du jardin.

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Merci de votre attention et …

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Marie-France

(Remerciements et Bibliographie : voir l’article n° 0 http://miel-et-abeilles-en-touraine.over-blog.com/article-0-remerciements-et-bibliographie-43600752.html )

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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 10:30

Pour que le couvain puisse arriver à terme et donner naissance à une jeune abeille :

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Il faut qu’il soit maintenu à une température de l’ordre de 35°c.

On a vu à l’article 1 comment les abeilles font en hiver pour maintenir cette température malgré le froid.

Mais en été, quand le soleil tape fort sur les ruches, les abeilles doivent aussi agir pour que la température ne s’élève pas excessivement à l’intérieur.

C’est particulièrement le cas en ce moment car, la dernière récolte de miel (le « toutes fleurs d’été ») étant faite, on a retiré les hausses et donc diminué le volume intérieur pour l’amener en position d’hivernage.

On voit alors des abeilles faire « la barbe » sur et dessous la planche d’envol :

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En envoyant ainsi des bataillons à l’extérieur, cela améliore l’aération intérieure.

Cette ventilation à l’intérieur et à l’entrée de la ruche est renforcée par le travail des « ventileuses » qui battent frénétiquement l’air avec leurs ailes :

 

Dans sa position de ventileuse, l’abeille, maintient son abdomen arrondi vers le bas :

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À la différence de la rabatteuse qui dégage sa glande de Nasanov pour disperser la phéromone de rassemblement :

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Cette barbe et son nombre de ventileuses peuvent prendre des proportions très impressionnantes, par exemple, lorsqu’un essaim s’installe dans une ruchette trop petite pour lui :

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Dans ce cas, si on ne lui propose pas un habitat plus grand, il restera en permanence des paquets d’abeilles inactives à l’extérieur, avec un mouvement permanent de rotation avec celles de l’intérieur :

 

Un essaim avec des abeilles gorgées de miel et prises de la fièvre d’essaimage a besoin d’air. Aussi lorsqu’on en attrape un, il vaut mieux ne pas le laisser enfermé trop longtemps pour lui permettre d’assurer cette ventilation. Sinon, le lendemain, on retrouve une infâme bouillie d’abeilles et de miel. Vous l’avez compris : cela nous est arrivé une fois, à nos débuts, bien qu'on l'ait mis à la cave pour la nuit. Cela rabaisse le caquet du débutant crânant devant sa belle prise !

Toujours pour assurer la climatisation de la ruche, les abeilles agiraient aussi par évaporation d’eau.

Une étude (cf. : « Abeilles et Fleurs » n°717 page 31) a montré que la température prise juste au-dessus du nid à couvain était maintenue entre 27,3 et 31,5°c alors que la température extérieure variait pour les minima entre 7,8 et 17,9°c et les maxima entre 28,3 et 42,5°c : belle performance !

Nos ruches « modernes », avec un toit en tôle, ne doivent pas faciliter le travail des « climatiseuses » : les ruches en paille de nos anciens devaient être meilleures sur ce point.

À ce sujet, et en complément à notre article n° 5, voici des photos de ruches en paille que nous a transmises Blandine de Cherbourg.

Ces très belles photos, avec ses beaux-parents et leur voisin, dateraient de 1945-1950.

 

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À cette époque la récolte du miel se faisait par découpe des rayons et on ne pouvait pas visiter le nid à couvain : deux points sur lesquels nos ruches  à cadres mobiles sont meilleures.

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Mais à cette époque, les abeilles n’étaient pas immunodéprimées et … il n’y avait pas de varroas en France.

Varroa : serait-ce le sujet du prochain article ?

En attendant, merci de votre attention et …

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Henri

(Remerciements et Bibliographie : voir l’article n° 0 http://miel-et-abeilles-en-touraine.over-blog.com/article-0-remerciements-et-bibliographie-43600752.html ) 

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6 août 2010 5 06 /08 /août /2010 17:25

Cette question nous est souvent posée, aussi je vais essayer d’y répondre en quelques mots en commençant  par balayer deux fausses idées :

 

- Le miel n’est pas, au sens propre,  une « production » comme peut l’être  la gelée royale sécrétée par les glandes hypopharyngiennes des jeunes abeilles, mais il est le fruit d’une « transformation » à partir de substances récoltées par les butineuses.

 

- Bien que le lien abeille-fleur-pollinisation soit très important et que nous y soyons tous de plus en plus sensibilisés, ce n’est pas à partir du pollen que les abeilles font le miel. Le pollen est la source d’alimentation essentielle à leur développement, à la production de gelée royale et donc à l’alimentation des jeunes larves mais il n’intervient pas dans la fabrication du miel (même s’il s’en trouve toujours quelques grains dedans).

 

Le miel est le fruit du travail des abeilles à partir du nectar et du miellat récoltés par les butineuses.

 

Le nectar est cette substance sucrée sécrétée par certaines parties des fleurs comme ici le tilleul :

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ou les ronces :

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Le nectar peut aussi être sécrété sur d’autres parties de certaines plantes par des organes nectarifères, par exemple à la base des feuilles.

 

Le miellat est aussi une substance sucrée issue des végétaux mais au lieu d’être sécrété spontanément, il est extrait par des insectes suceurs comme les pucerons ou les cochenilles qui piquent la plante, pompent la sève, la « filtrent » pour absorber les éléments qui les intéressent et rejettent les autres éléments.

Ce sont ces rejets de pucerons  qui constituent ainsi ce miellat qui nous colle aux doigts sur certaines jeunes pousses d’arbre et qui intéresse aussi particulièrement  les fourmis.

Alors, à votre avis, sur cette photo où sont les abeilles : 

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Et bien, ce jour-là, pas dans le châtaignier :

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Peut-être sont-elles en haut du chêne pour son miellat sur les jeunes pousses (… ou ailleurs ?).

En effet la montée du nectar dans les fleurs dépend de la météo : il faut qu’il fasse chaud mais pas trop sec.

De même, la production du miellat dépend aussi de la météo mais de par son action sur les populations de pucerons.

 

Nectar et miellat sont récoltés par les butineuses qui les pompent avec leur langue :

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(P.S. : On dirait aussi que cette abeille s’est planté une épine entre les yeux : est-ce pour ça qu'elle nous tire la langue ?)

Elles stockent cette récolte dans leur jabot, sorte de poche d’attente au début du tube digestif, dans lequel les premières réactions chimiques commencent avec les enzymes de la salive de l’abeille.

(Pour les amateurs de formules chimiques : l’invertase favorise la transformation du saccharose en glucose et lévulose suivant la formule :

C12H22O11 + H2O ==> C6H12O6 + C6H12O6.

Mais il y a aussi formation d’autres sucres et de bien d’autres éléments constitutifs du miel).

De retour à la ruche, la butineuse va transmettre sa récolte en la régurgitant aux autres ouvrières qui vont s’échanger cette nourriture (on parle de « trophallaxie ») et continuer ainsi la transformation des sucres récoltés jusqu’à ce qu’elles estiment que le miel ainsi « fabriqué » soit bon à stocker dans les alvéoles.

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Mais le travail du miel n’est pas fini, car si, au départ, nectar et miellat peuvent comporter jusqu’à 80 % d’eau, il faut que le miel en comporte moins de 20% (idéalement moins de 18%) pour bien se conserver.

Pour ainsi « assécher »  le miel, les abeilles vont continuer de le travailler et surtout de le ventiler en battant des ailes.

A nouveau, quand elles estimeront qu’il est « à point » elles fermeront les cellules par un bouchon de cire appelé « opercule ».

Cet opercule pour le miel est imperméable à l’eau et à l’air alors que l’opercule qui ferme les cellules du couvain est imperméable à l’eau mais perméable à l’air.

Si ce "travail de transformation" stabilise mieux le miel et permet une consommation différée, il n'en fait pas pour autant un produit inerte. En effet l'invertase que les abeilles y introduisent, continue d'être active dans le pot qui est sur notre table de petit déjeuner et fait que le miel liquide se cristallise peu à peu. La cristallisation souligne bien ce "travail continu" de l'invertase qui agit au delà de ce que nous percevons lors de la phase "visible" de cristallisation.

Lorsque nous avons récolté le miel de forêt, nous n’avons prélevé que les cadres bien operculés comme celui-ci :

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… et laissé les cadres insuffisamment operculés comme celui-ci :

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Pourtant on voit bien que ce cadre est en cours d’operculation et qu’il ne lui manque que quelques jours pour être parfait. Mais pour garder le caractère sauvage du miel de forêt nous ne pouvons pas attendre. Nous sommes obligés de faire cette récolte dès que les premières fleurs de tournesol apparaissent pour qu’il n’en contienne pas. Comme les nouvelles variétés de tournesol sont de plus en plus précoces, cela fait plus de travail et moins de miel de forêt.

(Dans la revue "La santé de l'abeille n°276, il est précisé : "Les abeilles poursuivent d'ailleurs la déshydratation du miel après l'avoir operculé. Il est donc erroné de penser qu'un miel est bon à être récolté dès lors qu'il est operculé, idée que l'on rencontre pourtant encore souvent, notamment sur Internet"!)

Le miel réabsorbant facilement l’humidité, l’apiculteur doit faire très attention à le récolter par temps sec, à l’extraire dans un local asséché et à ne pas le laisser à l’air ambiant.

Pour vérifier que tout s’est bien passé, nous contrôlons le taux d’humidité finalement contenu dans le miel avec le réfractomètre dont nous venons de nous équiper (ça fait aussi plus sérieux pour le blog !) :

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Nous sommes ainsi rassurés pour la bonne conservation du miel car celui récolté à La Huberdière présente un taux d’humidité de 17,2% et celui récolté au rucher de la vallée de la Dème un taux de 16,8% : on y avait été plus strict sur le choix des cadres prélevés (photos pour le blog obligent !).

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Il ne reste plus qu’à déguster ce fameux miel de forêt, très typé, de goût et de couleur variables suivant les années, suivant les ruchers, et même suivant chaque ruche car lorsqu’une colonie d’abeilles trouve une source de nectar ou de miellat intéressante elle va l’exploiter en priorité et jusqu’à épuisement.  

Merci de votre attention et …

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(Remerciements et Bibliographie : voir l’article n° 0 http://miel-et-abeilles-en-touraine.over-blog.com/article-0-remerciements-et-bibliographie-43600752.html ) 

 

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8 juillet 2010 4 08 /07 /juillet /2010 10:00

Vous commencez à bien connaître nos petites protégées. Aussi, aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de ma grosse préférée : l’abeille charpentière.

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Noire, au vol bruyant, elle est impressionnante.

Notre jeune cadre dynamique et citadin est prêt à plonger sous la table dès qu’elle passe près de nous.

Pourtant, comme toutes les abeilles au butinage, elle n’est pas agressive.

C’est en venant habiter en bordure de la forêt de Beaumont la Ronce que j’ai appris à la connaître.

Quelle émotion d’observer cette abeille sauvage qui vient profiter des fleurs du jardin comme ce pavot (… uniquement ornemental !) :

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Quand les pois de senteur fleurissent, elles sont plusieurs à les butiner en permanence alors que nos abeilles mellifères les dédaignent :

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On a ainsi un bel exemple de la nécessité d’une variété d’insectes pollinisateurs pour sauvegarder la biodiversité végétale.

Cette grosse abeille solitaire doit son nom : « xylocope » ou « abeille charpentière » au fait qu’elle fait des galeries dans le bois pour pondre et créer des cellules pour ses progénitures.

Ainsi au jardin, en plus des fleurs, elle profite du bûcher où l'on peut voir des trous dans les bûches stockées :

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En sciant cette bûche dans sa longueur on découvre la galerie creusée avec la trace des cellules (ici 4) qu’un xylocope avait dû y aménager.

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BLOG1606Bien que le premier œuf pondu soit celui du fond, c’est celui le plus près de la sortie qui naîtra en premier pour libérer l’issue pour le suivant et ainsi de suite.

C’est merveilleux, mais cela semble si fragile face aux menaces que subissent les abeilles, que je suis très ému lorsque je vois ma grosse préférée réapparaître au printemps, heureux mais déjà inquiet pour l’année suivante.   

Fragile et pacifique : quoique ? Comme on le voit à la fin de la vidéo, entre elles, elles ne se font pas de cadeau et sont du genre « pousse-toi de là que je m’y mette ».

Écoutez aussi le bruit caractéristique de son vol. 

 

C’est une abeille et elle possède donc bien un dard qu’elle doit savoir utiliser :

BLOG1607(abeille morte trouvée dans le pluviomètre, probablement suite à une bagarre avec un congénère) 

Aussi vaut-il mieux ne pas chercher à jouer avec elle ni à l’attraper.

Contentons-nous de l’observer :

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Pour plus d’information, vous trouverez sur Internet de nombreux sites sur le xylocope comme celui-ci :

http://www.insectes-net.fr/xylocope/xylocop2.htm

http://www.insectes-net.fr/xylocope/xylocop3.htm

 

Merci de votre attention et …

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Henri

(Remerciements et Bibliographie : voir l’article n° 0 http://miel-et-abeilles-en-touraine.over-blog.com/article-0-remerciements-et-bibliographie-43600752.html )

P.S. : Depuis la parution de cet article, plusieurs lecteurs sont arrivés ici alors qu’ils cherchaient, eux, des moyens de se débarrasser de cet insecte.

Leur approche est donc moins romantique que la mienne mais provoquée par des dégâts non négligeables que pourrait faire subir l’abeille charpentière à toutes sortes de constructions en bois.

Voici, par exemple, la mésaventure de Robert G. sur son bateau:

"Il y a 3 ans.

Beau temps, tranquillement assis à bord, au port, je reçois depuis quelque temps une visite régulière d’une espèce de gros frelon. Gentil comme tout et curieux avec ça, se mettant devant ma figure pour me regarder. Bienvenue, l’ami. Au même titre que les mouches maçonnes, qui viennent fabriquer leurs nids et y pondre, mais collent et ne creusent pas.

Quelques mois plus tard, je découvre de la sciure à un endroit où je ne me rappelais pas avoir pas scié. Je ramasse. Un peu plus tard, rebelote. Je balaie, j’attends, et cela recommence.

Je fouille et trouve des trous dans des endroits. Inquiet, j’ai recours à ma seringue médicale et le xylophène et après plusieurs « tirs », voilà une bestiole qui sort en trébuchant d’un des trous.

Je l’achève à l’aiguille et l’observe. Jamais vu.

Sur Radio Bleu Provence j’entendais, un peu plus tard, un passionné parler des xylocopes et j’ai fait le lien. Des recherches sur internet ont relevé que ma victime était bien une abeille charpentière. J’en ai tué 4 à l’époque.

Fouillant différentes sources d’information, j’ai appris des choses sur l’animal, dont le plus inquiétant me semblait qu’elle se comporte comme un saumon ou une aiguille, revenant à son lieu de naissance pour recommencer le cycle. En général, les sources indiquent que cette abeille s’attaque de préférence/uniquement au bois tendre/pourri/humide, bien que certaines disent qu’elles s’attaquent aussi aux bois sains et durs.

Avec ces belles connaissances, j’ai été obligé de traiter une grande partie de mon bateau (13 m) de xylophène et de remplacer les parties abimées par mes amies. Ce que j’ai découvert à la dépose des pièces était terrible. Du bois creusé comme une éponge. Mais, après cela, plus de soucis, n’est-ce-pas ?

Eté, l’an passé, partis des Embiez, nous faisions route direction Italie et nous voilà en compagnie d’une abeille en pleine mer. L’ayant guettée, on a vu qu’elle tournait autour d’une pièce de bois bien précise : Le manche d’une gaffe en hêtre, parfaitement sain. A l’inspection, elle avait démarré l’amorce de 3 trous, dont un déjà traversait la pièce. Tout traité à nouveau au xylophène.

Cette abeille a abandonné le navire à Ventimiglia, frontière Italienne, car elle ne devrait pas avoir sa carte d’identité pour passer la frontière.

Ouf ! et voilà que cet automne, que cela recommence. Si j’avais enrégistré l’endroit au GPS, je suis certain qu’à quelques décimètres près, elles ont recommencé exactement à l’endroit où j’avais trouvé les gros malheurs trois ans auparavant. De surcroît, en automne (je les pensais tranquillement en hibernation), et dans un bois parfaitement sec, sain et DUR !

Cette petite expérience, qui m’exaspère, confirme deux choses : elles reviennent à leur lieu de naissance et donc elles s’attaquent au bois parfaitement sain et dur n’ayant pas d’alternative à cet endroit.

J’espère qu’elles n’attaquent pas la tête des mâts, car à cet endroit je ne les verrai pas.

Dans le cas où vous désiriez publier ce vécu sur votre blog (désolé, c’est négatif à l’égard de ces insectes), vous pouvez y aller.

Bien à vous

Robert G."

Et voici la suite de ses recherches et les liens qu’il nous propose :

"Voici 3 liens faire des montages de pièges pour abeilles charpentières, bien semblables et simples à faire et c’est ce que je ferai aussi. 

Une fois les abeilles dans la bouteille, je ne sais pas ce que les gens font avec. Les transporter ailleurs ? Les éliminer ? Elles sont réputées excellentes butineuses. 

Peut-être les proposer aux Chinois pour grillades ? 

J’ai vu aussi que pour déloger une abeille qui demeure dans le trou, on peut la chatouiller, faire du bruit ou injecter un peu d’eau savonneuse. La dernière méthode la fait sortir mais ne l’abîme pas et en plus elle sera propre. 

Une fois la mère délogée, les gens appliquent des insecticides pour tuer les larves et enfin, ils obstruent les entrées. Certains préconisent pour cela un peu de laine d’acier, car l’abeille n’y pourra rien. Pour ma part, comme les trous font 10 mm, je ferai rentrer des petits bouts de tige fileté inox de 10mm que j’ai encore quelque part. 

http://www.youtube.com/watch?v=5iFcZUngH1c&feature=player_detailpage 

http://www.youtube.com/watch?v=iGmBxD2oqX0&feature=player_detailpage 

http://www.youtube.com/watch?v=WP4Yy6ZdXzQ&feature=player_detailpage 

Je pense que les Américains se font des soucis au sujet des xylocopes par ce qu’ils ont beaucoup de maisons en bois. 

Pour vos autres questions : 

Non, aucune trace de capricorne ou similaire. Et mes amies sont absolument des abeilles charpentières, car comme j’en ai tuées, j’ai pu les regarder de très près. 

Pour ce qui est des cellules, oui, lorsque j’ai démonté les pièces abimées au début de l’année, il y avait des galeries impressionnantes, mais je n’ai pas vu s’il y avait différentes cellules, car j’ignorais encore l’existence de ce détail.. 

Pour ce qui se passe actuellement, il est impossible de sonder autrement qu’en ligne droite et je n’ai pas du tout l’intention de déposer la pièce attaquée. 

On va voir ce que donnera le piège et que faire d’éventuelles prisonnières, car je suis maintenant convaincu qu’elles reviennent systématiquement au même endroit. Cet endroit n’est pas mon bateau, mes un lieu dans l’espace qu’elles retiennent. ( XX ° YY ‘Nord, AA° BB’ Est, en occurrence une partie de mon bateau ). Ou le plus près possible pour trouver du bois. 

Voilà de quoi alimenter votre blog et les discussions. 

Meilleures salutations 

Robert G."

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21 juin 2010 1 21 /06 /juin /2010 13:41

Mi-juin, après les acacias, c’est maintenant au tour des ronces et des châtaigniers de la forêt de proposer leurs floraisons à nos abeilles.

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Mais le manque de chaleur et de soleil n'est pas favorable à la prochaine récolte de miel de forêt.

La vague des essaims de mai est passée, il est temps de faire un état des lieux et de prendre des décisions.

On va éviter de visiter systématiquement toutes les ruches : chaque visite est un facteur de stress très important pour une colonie qui mettra 24 heures à se réorganiser (donc une journée de travail perdue) et peut occasionner des accidents comme l’écrasement de la reine par exemple lors de la manipulation des cadres.

En dehors des signes de maladie éventuelle (aucun en ce moment), nous cherchons surtout à détecter les ruches orphelines (= sans reine).

Alors nous commençons surtout par observer l’activité sur la planche d’envol et sous le toit (à travers le plastique). :

- est-ce que les butineuses sortent bien comme des flèches pour aller travailler ou est-ce que ça « glande » sur la planche ?

- est-ce qu’elles rentrent bien de belles grosses pelotes de pollen ?

- est-ce qu’elles sont bien présentes et actives dans la hausse ?

- est-ce qu’elles sont paisibles, bien occupées au butinage, ou sont-elles facilement agressives ?

- est-ce qu’il y a une proportion anormale de mâles ?

Nous visitons alors celles qui nous inquiètent pour confirmer notre crainte : il n’y a plus de couvain (ouvert (œufs et larves) ou fermé (nymphes en cours de métamorphose)).

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(Sur ce cadre il reste juste quelques cellules de mâles à éclore en périphérie de ce qui était le nid à couvain.)

Mais l’absence de couvain ne signifie pas obligatoirement que la ruche est orpheline : après les essaimages, il faut le temps à la dernière jeune reine d’être fécondée puis de pondre (2 à 5 jours après la fécondation).

Dans ce cas il est conseillé d’attendre 15 jours à 3 semaines avant de prendre une décision.

Par contre, s’il n’y a plus de couvain d’ouvrières mais qu’il y a des cellules de couvain de mâles disséminées sur les cadres :

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c’est que la ruche est non seulement orpheline mais qu’elle est devenue « bourdonneuse » : des ouvrières (non fécondées) se sont mises à pondre ce qui ne donne que des mâles. La colonie est condamnée à disparaître.

Pour que les ouvrières d’une colonie orpheline soient utiles à quelque chose, nous allons la fusionner avec une autre colonie (un essaim récemment attrapé ou une colonie affaiblie par plusieurs essaimages).

On commence par les mettre côte à côte :

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ou l’une sur l’autre :

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Pour ces déplacements on tient compte du fait que l’on ne déplace une ruche que de moins de 50cm à la fois ou de plus de 5 km.

Après avoir laissé le temps aux abeilles déplacées de régler leur GPS (quelques jours), on va procéder à la dispersion de la colonie orpheline à une trentaine de mètres de là.

Pour cela on enfume bien les deux colonies : la colonie réceptrice ne sera plus en position pour interdire son accès et les ouvrières de la colonie dispersée vont se gorger de miel et seront ainsi plus facilement acceptées.

On secoue les cadres de la colonie orpheline et on vide la ruche de tous ses occupants.

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Toutes les abeilles qui peuvent voler vont rejoindre l’emplacement où il ne reste qu’une ruche dans laquelle elles vont s’inviter.

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Les éventuelles abeilles-pondeuses resteront sur place et finiront par disparaître ou par être mangées par des oiseaux.

On procède ainsi à une « fusion par dispersion » pour éviter que les abeilles pondeuses tuent la reine de la ruche réceptrice.

Cette année il nous est déjà arrivé deux gags au moment de réaliser la fusion :

- dans un cas, la colonie prévue à disperser avait une magnifique plaque de couvain (on avait bien fait d’attendre plus de quatre semaines)

- dans l’autre cas,  l’essaim prévu pour recevoir les orphelines n’avait pas du tout de couvain et était lui aussi orphelin. Cueilli très facilement sur la place d’un village voisin, au moins il ne nous a pas fait perdre trop de temps inutilement. Était-ce un essaim primaire avec une vieille reine qui n’a pas pu reprendre sa ponte ?

Les causes de l’orphelinage d’une ruche sont a priori naturelles. Il suffit par exemple que la jeune reine se fasse manger par un oiseau lors de son vol nuptial.

Cette année on craint aussi les conséquences du froid qui est revenu après les premiers essaimages : il a pu empêcher les jeunes reines d’effectuer leur vol nuptial (une jeune reine doit être fécondée entre le 5ième et le 15ième  jour après sa naissance). On ne voyait plus les mâles sortir. C’est bien connu : le bal n’intéresse pas les garçons s’il n’y a pas de jeunes filles à draguer et pas de buvette, autant rester au chaud à se faire nourrir par ses sœurs.

Nous, qui avons commencé l’apiculture récemment, sommes habitués à avoir des orphelinages chaque année après les essaimages.

Mais les anciens apiculteurs nous disent qu’il y en a de plus en plus, ce qui peut révéler d’autres problèmes :

        - diminution de la longévité des reines,

        - problème de fertilité des reines,

        - problème de stérilité des mâles,

        - problème de désorientation des jeunes reines qui ne retrouvent pas leur ruche au retour du vol nuptial.

Et cela fait penser à d’autres causes moins « naturelles » et plus en lien avec l’évolution de notre environnement. C’est plus inquiétant.

 

Pour l’instant, il est encore possible de déguster du bon miel comme celui de printemps qui est maintenant disponible :

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Merci de votre attention et …

… à bientôt sur http://miel-et-abeilles-en-touraine.over-blog.com

Henri

(Remerciements et Bibliographie : voir l’article n° 0 http://miel-et-abeilles-en-touraine.over-blog.com/article-0-remerciements-et-bibliographie-43600752.html ) 

 

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