14 septembre 2012
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« Nourrissement » est un terme employé en apiculture pour désigner l’action de nourrir les abeilles.
Ce terme n’est souvent pas référencé par les dictionnaires qui connaissent mieux le terme de « nourrissage » qui s’applique à l’alimentation de tous les bestiaux, c’est moins beau et ça fait un peu « gavage » !
Mais quand on voit, dans des reportages, comment pratiquent certains apiculteurs professionnels nord-américains, on est en effet proche du gavage.
Personnellement, le seul nourrissement que je pratique habituellement est celui de fin d’été, comme un apiculteur expérimenté me l’a conseillé.
Ce terme n’est souvent pas référencé par les dictionnaires qui connaissent mieux le terme de « nourrissage » qui s’applique à l’alimentation de tous les bestiaux, c’est moins beau et ça fait un peu « gavage » !
Mais quand on voit, dans des reportages, comment pratiquent certains apiculteurs professionnels nord-américains, on est en effet proche du gavage.
Personnellement, le seul nourrissement que je pratique habituellement est celui de fin d’été, comme un apiculteur expérimenté me l’a conseillé.
Ce nourrissement a trois objectifs :
1) Éviter une période de disette caractéristique de la période sèche qui peut favoriser l’apparition de maladies.
2) Relancer la ponte de la reine pour passer l’hiver avec des colonies populeuses donc consommant moins pour chauffer.
3) Reconstituer les réserves hivernales.
Par facilité, j’utilise du sirop apicole prêt à l’emploi :

Il est généralement conseillé de procéder en deux temps :
1) Un petit nourrissement de l’ordre de 0,5 à 1 litre pour stimulation.
2) Un nourrissement plus important pour reconstituer les réserves hivernales.
Le travail imposé aux abeilles pour exploiter ce sirop est très fatigant aussi il faut le faire faire le plus vite possible par les abeilles d’été après la dernière récolte et avant que le froid et l’humidité reviennent (soit au plus tard en septembre).
En procédant ainsi, j’ai effectivement constaté une bonne vitalité des colonies. Très populeuses, elles passent ensuite tout l’hiver sans avoir besoin de donner d’autres compléments.
Comme ce nourrissement intervient en même temps que les traitements anti-varroa, cela pose un problème avec les traitements au thymol qui peuvent le perturber.
Les années précédentes, avec APIGUARD®, il suffisait que j’intercale le nourrissement entre les deux barquettes (espacées de 15 jours) puis, à la fin du traitement, pour que le sirop soit bien absorbé.
Par contre, cette année, avec APILIFEVAR® c’est plus difficile car les plaquettes ne sont espacées que d’une semaine et ce traitement provoque une grande agitation des abeilles (espérons qu’il soit plus efficace : à vérifier).
Comme ce nourrissement intervient en même temps que les traitements anti-varroa, cela pose un problème avec les traitements au thymol qui peuvent le perturber.
Les années précédentes, avec APIGUARD®, il suffisait que j’intercale le nourrissement entre les deux barquettes (espacées de 15 jours) puis, à la fin du traitement, pour que le sirop soit bien absorbé.
Par contre, cette année, avec APILIFEVAR® c’est plus difficile car les plaquettes ne sont espacées que d’une semaine et ce traitement provoque une grande agitation des abeilles (espérons qu’il soit plus efficace : à vérifier).

et en vidéo ...
Au rucher de Marie-France, à la vallée de la Dème, comme nous avions constaté que les ruches étaient toujours plus lourdes à l’entrée de l’hiver qu’à la Huberdière, nous avons déjà passé deux hivers sans aucun nourrissement.
Au rucher de Marie-France, à la vallée de la Dème, comme nous avions constaté que les ruches étaient toujours plus lourdes à l’entrée de l’hiver qu’à la Huberdière, nous avons déjà passé deux hivers sans aucun nourrissement.
En comparant les deux ruchers, nous avons effectivement constaté que les ruches de la Huberdière occupaient, en moyenne, au moins un cadre de plus lors du traitement hivernal à l’acide oxalique et avaient aussi, en moyenne, au moins un cadre de couvain de plus lors de la visite de printemps.
Le nourrissement avait donc bien été favorable aux populations.
Le nourrissement avait donc bien été favorable aux populations.
Mais est-ce bien utile que les colonies soient très fortes pour bien passer l’hiver ?
Un apiculteur professionnel bio nous a dit remettre en cause cette injonction largement répandue dans toutes nos revues apicoles.
En effet, voici ce que nous avons aussi constaté :
- Une ruche de Marie-France, qui n’a donc pas eu de nourrissement, a l’habitude de se réduire à deux ou trois inter-cadres l’hiver et de ne démarrer au printemps qu’avec peu de couvain mais c’est celle qui a ensuite la progression la plus régulière et qui lui donne la meilleure récolte sur l’ensemble de l’année.
- Cela fait deux années que Marie-France n’a aucune mortalité hivernale, sans nourrissement, alors que j’ai perdu chaque fois deux ruches à la Huberdière avec nourrissement (20 % de pertes hivernales restent dans la moyenne régionale).
Bien sûr, nos constatations portant sur peu de ruches n’ont pas de valeur scientifique et d’autres facteurs peuvent intervenir, mais elles me posent question.
Ainsi nous avions prévu d’essayer de ne pas nourrir dans les deux ruchers, mais cette année nous avons relevé un poids des ruches globalement inférieur aux années précédentes à la même époque (conséquence d’une mauvaise météo d’avril à juillet ou d’une dernière récolte plus tardive ?) aussi nous nourrissons, au cas par cas, les plus légères en espérant qu’elles pourront toutes bénéficier d’une bonne miellée sur le lierre avant l’hiver, si la météo veut bien nous être enfin favorable.
- Une ruche de Marie-France, qui n’a donc pas eu de nourrissement, a l’habitude de se réduire à deux ou trois inter-cadres l’hiver et de ne démarrer au printemps qu’avec peu de couvain mais c’est celle qui a ensuite la progression la plus régulière et qui lui donne la meilleure récolte sur l’ensemble de l’année.
- Cela fait deux années que Marie-France n’a aucune mortalité hivernale, sans nourrissement, alors que j’ai perdu chaque fois deux ruches à la Huberdière avec nourrissement (20 % de pertes hivernales restent dans la moyenne régionale).
Bien sûr, nos constatations portant sur peu de ruches n’ont pas de valeur scientifique et d’autres facteurs peuvent intervenir, mais elles me posent question.
J’ai aussi lu dans « La Santé de l’Abeille » n°248 :
« Nourrissement en vue de l’hivernage …. Selon Smirnov, cité par (Colin, 1982), la mort de la colonie est inévitable si les acariens sont au taux de 14 pour cent abeilles et si la colonie a reçu 10 kg de sucre en nourrissement. Cette issue fatale ne se produit naturellement qu’au taux de 50 acariens pour 100 abeilles. »
Je n’ai jamais donné 10 kg de sucre en nourrissement, mais il n’est pas dit que cela n’a pas eu un impact sur mes colonies qui ont trop de varroas résiduels (voir article 38 http://miel-et-abeilles-en-touraine.over-blog.com/article-38-comptage-varroas-hiver-2011-2012-96163665.html ).
Ainsi nous avions prévu d’essayer de ne pas nourrir dans les deux ruchers, mais cette année nous avons relevé un poids des ruches globalement inférieur aux années précédentes à la même époque (conséquence d’une mauvaise météo d’avril à juillet ou d’une dernière récolte plus tardive ?) aussi nous nourrissons, au cas par cas, les plus légères en espérant qu’elles pourront toutes bénéficier d’une bonne miellée sur le lierre avant l’hiver, si la météo veut bien nous être enfin favorable.
En conclusion, à ce jour, je me garderai bien de donner une quelconque recommandation, si ce n’est : à chacun d’observer et d’expérimenter sur ses propres ruches car les comportements peuvent aussi être différents suivant les colonies et les races d’abeilles.
Faire un peu d’apiculture c’est participer à la biodiversité sous toutes ses formes, y compris la chaîne alimentaire qu’apprécie cette belle araignée tigre qui piège nos abeilles dans la lavande et résout ainsi son problème de nourrissement :

Vue de dessus :

Ses prélèvements n’ont pas de conséquences, ce qui n’est pas le cas du frelon asiatique qui s’installe dans le sud-Touraine. Nous ne devrions plus tarder à le voir arriver chez nous.
Merci de votre attention, et … à bientôt sur :
Henri
(Remerciements et Bibliographie : voir l’article n° 0 http://miel-et-abeilles-en-touraine.over-blog.com/article-0-remerciements-et-bibliographie-43600752.html )