La grille à reine est un dispositif que l’on place sur la ruche avant de mettre les hausses.
Le maillage permet aux ouvrières de passer pour aller stocker le miel mais il empêche la reine (plus grosse) de monter et donc de venir pondre dans les hausses.
L’intérêt de ce dispositif est pour l’apiculteur car il facilite grandement la récolte du miel : pas de couvain dans les hausses, pas ou peu de pollen, pas de risque de balayer ou souffler la reine.
Il a aussi un intérêt sanitaire indéniable pour le miel récolté qui n’a ainsi été collecté que dans des alvéoles toujours exemptes de couvain (donc de bactéries, spores,…).
Les instances sanitaires apicoles le recommandent maintenant fortement dans l'intérêt des abeilles en même temps qu'un renouvellement régulier des cires pour limiter la pression des maladies et leur transmission.
Si ce dispositif est obligatoire pour les professionnels suivant certains cahiers des charges (à vérifier), il est interdit dans d’autres cahiers des charges en bio-dynamique (voir par exemple : http://www.demeter.fr/pdf/cc_prod_032009.pdf ).
Il est un peu contre-nature pour les abeilles qui aiment prolonger les rayons où la reine pond.
Ainsi en l’absence de grille à reine, nous trouvions presque systématiquement du couvain, ou au moins du pollen, dans la première hausse et parfois jusque dans la deuxième.
On ne pouvait alors plus récolter le miel par hausse entière, il fallait laisser ces cadres de couvain avec leur miel, miel de printemps, qui ensuite cristallisait et nous embêtait pour les récoltes suivantes.
Ces cadres devaient aussi être recyclés en fin de saison pour des raisons sanitaires.
Lorsque l'on ne replace pas systématiquement les hausses sur leur ruche d'origine, l'utilisation des grilles à reine permet aussi de limiter les risques de contamination d'une ruche à l'autre.
Petit gag : comme d'autres apiculteurs utilisant ce dispositif, il nous est arrivé exceptionnellement de trouver une rangée de beau couvain d'ouvrières en bas d'un cadre de hausse malgré la grille. Est-ce des abeilles qui transporteraient des oeufs pondus par la reine quand le cadre de corps est plein de couvain?
Nous avons donc été satisfaits de l’utilisation des grilles à reine, mais je me demandais si cela ne favorisait pas l’essaimage.
Aussi, cette année, au rucher de la Huberdière, je ne l’ai mise qu’entre la première et la deuxième hausse pour voir si cela avait un impact.
Finalement, d’un point de vue essaimage, nous n’avons pas constaté de différence sensible entre les deux ruchers.
Mais lorsque nous avons fait notre première récolte de miel de printemps (juste avant le froid habituel des saints de glace pour éviter la cristallisation (voir article 13 http://miel-et-abeilles-en-touraine.over-blog.com/article-13-gelees-noires-et-miel-de-printemps-galere-50837609.html )), la surprise a été la différence des quantités récoltées entre les deux ruchers : 2 fois plus de miel à la Huberdière qu’à la vallée de la Dême !
Marie-France, adepte inconditionnelle de la grille à reine pour le confort qu’elle nous apporte et l’intérêt sanitaire, a beau me faire remarquer que les floraisons sont plus précoces à la Huberdière et que mes ruches étaient plus populeuses (en moyenne un cadre de couvain en plus à la visite de printemps), je comprends mieux pourquoi certains anciens apiculteurs sont réticents à l’utiliser.
La grille à reine pourrait bien être un frein à la montée des abeilles dans la hausse. D’ailleurs, les abeilles de Marie-France ont mieux bâti les cires neuves introduites dans le corps de ruche à la visite de printemps alors qu’à la Huberdière elles les ont un peu délaissées pour monter dans la hausse.
Pour être certain de l’impact de la grille à reine sur les récoltes, il faudrait inverser l’expérience entre les deux ruchers mais nous préférons privilégier l'aspect sanitaire en utilisant maintenant systématiquement les grilles à reine partout.
Merci de votre attention, et … à bientôt sur :
http://miel-et-abeilles-en-touraine.over-blog.com
Henri
(Remerciements et Bibliographie : voir l’article n° 0 http://miel-et-abeilles-en-touraine.over-blog.com/article-0-remerciements-et-bibliographie-43600752.html )
P.S. : Il n’y a toujours pas de couvain dans la ruchette de la reine de l’article 41 : cela pourrait donc bien être une jeune reine qui n’a pas pu être fécondée ou une vieille qui n’a pas repris sa ponte. Si je marquais les reines, je pourrais savoir précisément de quel cas il s’agit, mais, dans tous les cas, c’est perdu.