Les châtaigniers sont en fleur :
C’est l’époque où nos avettes récoltent le miel de « forêt », moment privilégié où elles n’ont que des fleurs sauvages à butiner.
En l’absence de floraison sur les grandes cultures (colza, maïs, tournesol), j’en profite pour faire une récolte de pollen pour Marie-France qui en fait régulièrement une cure.
Le pollen se présente sous la forme de graines microscopiques protégées par une enveloppe résistante à la dégradation. Ces graines, éléments mâles de la fécondation des fleurs, contiennent des substances indispensables à l’alimentation des larves et des jeunes abeilles et à la production de la gelée royale par leurs glandes hypopharyngiennes.
D’après Pierre JEAN-PROST et Yves le CONTE (cf. « Apiculture » éditions TEC & DOC), le pollen contient :
- de l’eau,
- des protides dont 19 acides animés (acide glutamique, acide aspartique, leucine, lysine, …etc.)
- des glucides (sucres, amidon, cellulose, pectine, lignine,…etc.)
- des lipides (matières grasses, acides gras)
- des matières minérales (dont K, Na, Ca, Mg, N, P, S, Al, Cu, Fe, Mn, Ni, Ti, Zn,…)
- des résines et des stérols,
- des matières colorantes,
- des vitamines : A sous forme de carotène (provitamine A), B, C, D, E
- des enzymes, en particulier celles déposées par les abeilles lors de la confection des pelotes,
- des antibiotiques,
- des antioxydants et des ferments,
- et encore d’autres éléments !!!
Voir aussi :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pollen
http://www.beekeeping.com/info/produits/pollen_fr.htm
Les butineuses le transportent en faisant des pelotes accrochées à leurs pattes arrières.
Ramené à la ruche, le pollen est stocké dans des alvéoles proches du couvain. Tassé et amalgamé avec un peu de salive, il constitue un « pain d’abeille » dans lequel un processus de lacto-fermentation va débuter et lui permettre ainsi de se conserver.
Il serait tentant de venir prendre ce pain d’abeille, comme le font les peuplades « cueilleurs de miel », mais cela détruirait les cadres nécessaires à l’élevage du couvain.
En apiculture, la récolte de pollen se fait par la pose de trappes à l’entrée des ruches pour « peigner » les butineuses et faire tomber les pelotes dans un tiroir avant qu’elles ne les entreposent dans les rayons.
Pour l’instant j’utilise le système le plus simple (… et le moins cher) :
Pour les mâles, qui sont plus gros que les ouvrières, il y a une sortie de secours sur le côté :
Il existe des dispositifs un peu plus sophistiqués mais toujours basés sur le même principe (peigner et récupérer dans un tiroir).
Bon, … d’accord : ce n’est pas très sympa pour les butineuses et c’est voler une part de leur précieux butin. Mais beaucoup de pelotes ne tombent pas et j’alterne sur plusieurs ruches pour ne pas pénaliser toujours la même. Pour éviter une dérive des butineuses, certains conseillent, au contraire, de mettre des trappes simultanément sur toutes les ruches du rucher.
Ma récolte étant adaptée à la dose journalière préconisée (une cuillère à soupe par jour), Marie-France peut ainsi consommer du pollen frais.
Je lui passe donc ma récolte :
… et la parole pour parler « santé » puisqu’il s’agit de notre 33ième article (petit clin d’œil amical à nos lecteurs médecins).
Bon été et bonne santé à tou(te)s !
Henri
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Bonjour,
D’abord, je tiens à remercier mon apiculteur chéri de me récolter chaque jour les précieuses petites pelotes « peignées » par la trappe à pollen au détriment de nos avettes qui n’ont plus qu’à refaire un voyage pour en rapporter d’autres !
Personnellement, je ne vais plus regarder les ruches en ce moment : les voir rentrer chargées et exténuées, puis se faire dépouiller de leur précieux butin pour mes beaux yeux, ça me fait pleurer. Je ne supporte pas !
Jusqu’à cette année, mes cures de pollen ne se faisaient pas au détriment de nos chouchoutes car j’achetais le pollen congelé frais. Voir :
http://www.beekeeping.com/abeille-de-france/articles/pollen_oligo.htm
Il paraît que les pollens séchés sont moins puissants et pas toujours très digestes pour les intestins sensibles. Les coopératives bio vendent ce pollen congelé frais, conditionné dans des barquettes conservées au congélateur. Je vous donne la marque que je préfère, c’est d’ailleurs la seule qui ait breveté ce mode de conservation et de plus, le patron du labo qui fabrique est très sympa. Il s’agit de POLLENERGIE :
http://www.pollenergie.fr/accueil/
Voilà pour la pub (… gratuite, mais si Monsieur PERCIE DU SERT tient à nous faire un petit cadeau : on acceptera !)
Maintenant, pourquoi faire des cures de pollen et comment le consommer?
Vous savez comme moi que les allégations de santé pour ce produit de la ruche sont nombreuses, à en croire les articles de naturopathie…
Comme nous l’avions déjà dit pour la propolis, c’est très difficile de faire la part des choses entre les croyances, les effets prouvés et les limites d’un tel produit.
La seule chose que je puis vous dire, c’est ce que cela me fait et comment je le prends.
En gros, je fais une cure de 3 semaines et arrête 2 mois. Donc, 4 cures par an.
Je le prends chaque matin à raison d’une cuillère à soupe pleine et le mélange avec de la compote. Contrairement à ce qu’on peut lire parfois, le mélanger au yaourt ne serait pas la meilleure association.
Si j’utilise du pollen frais prélevé du jour à la ruche je le mets la nuit au réfrigérateur et le mélange avec une compote au moment de le consommer en début de petit déjeuner.
Quand c’est du pollen congelé, j’en sors pour 5 jours d’avance que je mets au réfrigérateur dans une coupelle large pour qu’il s’aère. Il dégèle et se réveille tranquillement. Ensuite je le prends au fur et à mesure comme précédemment.
Si vous avez des intestins sensibles (aux crudités par exemple), vous pouvez le mélanger à la compote la veille au soir et le maintenir au réfrigérateur la nuit. Ainsi, ses enveloppes, appelées "exines", seront bien ramollies.
Alors les effets ?
Pour ce qui me concerne, et cela n’engage que moi, c’est le produit qui donne le plus la pêche : physiquement et psychiquement.
J’ai eu des résultats inattendus et très probants sur les bouffées de chaleur de la cinquantaine (eh oui !). Quel plaisir de supporter de nouveau couette et…mari la nuit !
Le plus spectaculaire, c’est le dynamisme intense que je ressens dans les muscles avec même un besoin important de défouler l’énergie. Je suis obligée de faire beaucoup de sport (marche, natation…) quand je prends du pollen car les muscles sont boostés.
L’humeur est très nettement améliorée, la joie de vivre au rendez-vous : envie de rire, de chanter, de me moquer (ça ce n’est pas nouveau !). Henri est parfois impatient que ça se termine. Le pollen est réputé en effet pour être très euphorisant, c’est le terme exact.
Le summum, c’est l’énergie d’entreprendre que cela suscite. Le dynamisme s’accroît considérablement. Les idées fusent, l’envie de faire est forte, l’activité devient plus facile. Je me disais au départ que cela devait être un effet placebo sur moi mais au cours de mes lectures j’ai trouvé que le pollen était le produit de « l’envie de faire » et c’est vraiment cela que j’ai ressenti.
Par ailleurs : aucun rhume ou grippe de tout l’hiver mais l’année dernière on vous avait déjà dit cela avec la propolis et pour ma part, je n’ai jamais d’affections hivernales depuis le temps que je consomme du miel.
Claudette Raynal-Cartabas dans son très beau livre « Guérir avec les abeilles » Apithérapie & Médecine Chinoise (Éditions Guy Trédaniel) , cite avec beaucoup d’arguments scientifiques les nombreuses vertus des pollens, comme par exemple :
« Le pollen contient tous les acides aminés indispensables à l'organisme, y compris ceux qu’il ne peut synthétiser. »
Chaque fleur produit un pollen différent et présentant des combinaisons d’acides aminés différentes.
Le pollen de saule par exemple est très réputé pour prévenir la dégénérescence maculaire et autres maladies de l’œil. Celui de châtaignier est très efficace sur l’appareil circulatoire, l’hypercholestérolémie… Mais la liste est longue et je souhaite m’en tenir à ma propre expérience, certes limitée.
Si vous voulez en savoir plus sur toutes ses vertus, je vous propose de lire ce livre de Claudette Raynal que nous avons rencontrée à un congrès et qui a fait un travail sérieux sur les produits du rucher.
Et les allergies au pollen ? Si vous vous savez allergiques au pollen (celui qui vous donne la rhinite printanière), prenez la précaution de commencer par quelques grains seulement. Mais les allergies lors de l’ingestion seraient très rares paraît-il.
Et comme pour tous les produits de la ruche, ne pas en donner aux bébés et enfants de moins de 3 ans reste la règle car ils contiennent des ferments naturels et l’estomac des tout-petits ne peut assurer la chasse aux toxines botuliques.
N’oubliez pas que les produits « naturels » n’en sont pas pour autant anodins.
Pour notre part, nous aimons utiliser ces solutions naturelles pour avoir la meilleure forme au quotidien, mais nous faisons confiance à nos médecins quand un problème de santé survient (au passage : un grand bonjour à eux pour ce 33ième article !).
Merci de rester attentifs à nos délires et n’hésitez pas à nous partager vos expériences personnelles sur le sujet.
Marie-France
(Remerciements et Bibliographie : voir l’article n° 0 http://miel-et-abeilles-en-touraine.over-blog.com/article-0-remerciements-et-bibliographie-43600752.html )