Nous avons le plaisir de vous adresser quelques cartes postales de notre voyage au Costa Rica en commençant bien sûr par l’apiculture et les insectes :
Quelle joie de rencontrer au détour d’un virage un apiculteur qui vend son miel et du sirop de caroube au bord de la route.
Ce miel, butiné essentiellement sur palmiers à huile et citronniers, a effectivement un goût citronné très marqué.
Il réalise 4 récoltes par an en zone montagneuse et 2 récoltes en zone caraïbe (côte atlantique). Avec ses 100 ruches, il récolte environ 500 gallons de miel par an (soit 2.200 litres).
Il a, en plus, des ruches d’élevage pour pouvoir renouveler ses colonies tous les ans.
Une partie du miel récolté (en plus des 500 gallons ?) sert au nourrissement de cet élevage et à la stimulation des colonies.
L’humidité (surtout en zone caraïbe) est une contrainte importante avec laquelle il doit jongler pour faire ses récoltes.
D’après ce que nous avons pu comprendre, il semble ne pas avoir de soucis avec varroa, aethina tumida, ou tropilaelaps clareae.
Par contre, il a beaucoup de problèmes avec les abeilles africanisées très agressives et dont les mâles peuvent faire de nombreux kilomètres en recherche de reines à féconder.
Nous aurions aimé bavarder plus longtemps avec lui mais déjà qu’en France on peut lasser certains amis avec nos histoires d’abeilles (n’est-ce pas Jean-Philippe !), nous n’avons pas voulu retarder plus le groupe.
(P.S. : Eh oui, comme plus d’un millier de Tourangeaux, j’ai glissé sur le verglas (petite fracture du poignet) la veille du départ : c’est ballot et ça ne va pas faciliter la prochaine visite de printemps)
Le miel, toujours liquide, est aussi vendu en boutique dans toutes sortes de flacons.
Il est souvent présenté dans les étalages avec divers sirops, aussi faut-il bien vérifier la mention « miel de abej » ou « miel de abejas ».
Nouvelle séquence émotion :
Une toute petite abeille sauvage (environ 7mm) vient se poser sur moi avec ses belles pelotes de pollen.
Là, par contre, c’est un nid de guêpes toutes noires.
Mais à qui appartient ce nid en haut d’un arbre :
… à des termites :
Et pour en finir avec les insectes : une petite vidéo de fourmis découpeuses de feuilles :
Notre voyage a été marqué par la rencontre des habitants de ce petit pays.
Alex qui nous a fait connaître son peuple aborigène : les Bribris.
Ils nous ont montré leurs cultures de plantes médicinales traditionnelles et la confection de leur boisson culte : le cacao.
Avec Alex, ils développent un écotourisme qui leur permet de maintenir leurs connaissances et traditions tout en s’inscrivant dans la modernité.
Grâce à Alex, très cultivé et très dynamique, on comprend pourquoi les associations écologiques locales ont pu gagner de grandes batailles comme l’arrêt de la déforestation (28% du territoire costaricien est maintenant protégé).
Ernesto nous a fait connaître la culture du café.
Il a passé toute son exploitation en bio (ou « organic » suivant l’expression locale) depuis plusieurs années. Les 4 premières années ont été difficiles mais il est arrivé maintenant à une production correcte qui incite ses voisins à en faire autant.
Les grossistes lui achètent son café à 3$ le pied-cubique
au lieu de 1,50 $ pour le café cultivé classiquement.
Il enrichit son sol avec le compost des pulpes de café et des tailles de branchages.
Les principales maladies du café sont des moisissures (ou champignons) mais en s’abstenant d’utiliser des fongicides qui détruisent les mauvaises comme les bonnes, un équilibre s’établit.
Ainsi on peut voir des moisissures blanches s’attaquer aux taches brun foncé qui auraient pu devenir néfastes pour le plant.
La vitalité de la plante est aussi un facteur prépondérant dans la maîtrise des maladies.
Le parasite le plus dangereux du café est un petit coléoptère d’environ 2 mm (Hypothenemus hampei) qui n’apparaît à la surface du fruit qu’à l’âge adulte.
Pour les cultivateurs « bio », le gouvernement fournit un champignon s’attaquant spécifiquement à cet insecte. Ce champignon présente aussi l’avantage de pénétrer la pulpe du fruit et donc de s’attaquer aux larves du coléoptère contrairement aux insecticides chimiques qui restent en surface et doivent donc être renouvelés plusieurs fois.
(… Quand trouvera-t-on un champignon s’attaquant spécifiquement au varroa ?)
En ayant une politique de culture très respectueuse de l’environnement, les retombées sur la biodiversité sont immédiates et impressionnantes. Ernesto, par ailleurs ornithologue, a recensé plus de 350 espèces d’oiseaux sur sa seule petite exploitation soit autant que sur toute la France !
Quand vous consommez « bio », vous faites peut-être du bien à votre santé mais vous faites certainement du bien à l’environnement et aux générations futures.
D’autre part, il semblerait que, contrairement à une idée reçue, l’agro-écologie permettrait à grande échelle d’accroître la production alimentaire suivant les travaux d’Olivier De Schutter, rapporteur spécial à l’ONU.
Voir son site :
et son rapport :
http://www.srfood.org/images/stories/pdf/press_releases/20100622_press_release_agroecology_fr.pdf
Un grand merci à notre guide, Marlon, qui exprime merveilleusement la gentillesse et l’hospitalité des Costariciens, tout en étant très professionnel dans l’accompagnement des touristes.
Le Costa Rica, c’est aussi un pays où les femmes peuvent et aiment montrer leurs formes car elles y sont respectées. La présidente et plusieurs de ses ministres sont des femmes.
En 10 jours, je n’ai pas vu un seul Costaricien fumer, même dans cet espace fumeur d’un restaurant. Fumer au Costa Rica : c’est passer pour un imbécile !
On ne voit pas de poussettes au Costa Rica. Les jeunes enfants sont portés dans les bras des mamans et des papas. C’est sûrement mieux pour eux vu l’état des trottoirs !
Un grand merci à Gérald et à son agence (http://www.costaricavoyages.com/) dont nous avons apprécié la fiabilité et la qualité des prestations, en toute conformité avec le descriptif annoncé.
Et pour finir, voici des photos plus classiques mais incontournables d’un voyage au Costa Rica.
Des animaux très variés :
Une multitude d’oiseaux et de papillons :
Des fleurs à profusion dont beaucoup d’orchidées :
Des volcans en activité :
La côte pacifique, paradis des surfeurs :
La côte caraïbe (atlantique) très influencée par la Jamaïque et le reggae :
Alors, si comme nous, vous pensez qu’il est important, de ne pas cautionner des régimes tyranniques mais au contraire, de soutenir les pays faisant des efforts démocratiques et écologiques, le Costa Rica est une destination de vacances très intéressante.
Merci de votre attention, et … à bientôt sur :
http://miel-et-abeilles-en-touraine.over-blog.com
Henri
(Remerciements et Bibliographie : voir l’article n° 0 http://miel-et-abeilles-en-touraine.over-blog.com/article-0-remerciements-et-bibliographie-43600752.html )