Pour que le couvain puisse arriver à terme et donner naissance à une jeune abeille :
Il faut qu’il soit maintenu à une température de l’ordre de 35°c.
On a vu à l’article 1 comment les abeilles font en hiver pour maintenir cette température malgré le froid.
Mais en été, quand le soleil tape fort sur les ruches, les abeilles doivent aussi agir pour que la température ne s’élève pas excessivement à l’intérieur.
C’est particulièrement le cas en ce moment car, la dernière récolte de miel (le « toutes fleurs d’été ») étant faite, on a retiré les hausses et donc diminué le volume intérieur pour l’amener en position d’hivernage.
On voit alors des abeilles faire « la barbe » sur et dessous la planche d’envol :
En envoyant ainsi des bataillons à l’extérieur, cela améliore l’aération intérieure.
Cette ventilation à l’intérieur et à l’entrée de la ruche est renforcée par le travail des « ventileuses » qui battent frénétiquement l’air avec leurs ailes :
Dans sa position de ventileuse, l’abeille, maintient son abdomen arrondi vers le bas :
À la différence de la rabatteuse qui dégage sa glande de Nasanov pour disperser la phéromone de rassemblement :
Cette barbe et son nombre de ventileuses peuvent prendre des proportions très impressionnantes, par exemple, lorsqu’un essaim s’installe dans une ruchette trop petite pour lui :
Dans ce cas, si on ne lui propose pas un habitat plus grand, il restera en permanence des paquets d’abeilles inactives à l’extérieur, avec un mouvement permanent de rotation avec celles de l’intérieur :
Un essaim avec des abeilles gorgées de miel et prises de la fièvre d’essaimage a besoin d’air. Aussi lorsqu’on en attrape un, il vaut mieux ne pas le laisser enfermé trop longtemps pour lui permettre d’assurer cette ventilation. Sinon, le lendemain, on retrouve une infâme bouillie d’abeilles et de miel. Vous l’avez compris : cela nous est arrivé une fois, à nos débuts, bien qu'on l'ait mis à la cave pour la nuit. Cela rabaisse le caquet du débutant crânant devant sa belle prise !
Toujours pour assurer la climatisation de la ruche, les abeilles agiraient aussi par évaporation d’eau.
Une étude (cf. : « Abeilles et Fleurs » n°717 page 31) a montré que la température prise juste au-dessus du nid à couvain était maintenue entre 27,3 et 31,5°c alors que la température extérieure variait pour les minima entre 7,8 et 17,9°c et les maxima entre 28,3 et 42,5°c : belle performance !
Nos ruches « modernes », avec un toit en tôle, ne doivent pas faciliter le travail des « climatiseuses » : les ruches en paille de nos anciens devaient être meilleures sur ce point.
À ce sujet, et en complément à notre article n° 5, voici des photos de ruches en paille que nous a transmises Blandine de Cherbourg.
Ces très belles photos, avec ses beaux-parents et leur voisin, dateraient de 1945-1950.
À cette époque la récolte du miel se faisait par découpe des rayons et on ne pouvait pas visiter le nid à couvain : deux points sur lesquels nos ruches à cadres mobiles sont meilleures.
Mais à cette époque, les abeilles n’étaient pas immunodéprimées et … il n’y avait pas de varroas en France.
Varroa : serait-ce le sujet du prochain article ?
En attendant, merci de votre attention et …
… à bientôt sur http://miel-et-abeilles-en-touraine.over-blog.com
Henri
(Remerciements et Bibliographie : voir l’article n° 0 http://miel-et-abeilles-en-touraine.over-blog.com/article-0-remerciements-et-bibliographie-43600752.html )