À cette époque de l'année j'aime bien repailler nos massifs de fleurs maintenus désherbés.
La paille réduit aussi l'évaporation des sols et finira en se délitant par les enrichir: que des avantages!
Avant la moisson des blés (les ânes n'aiment pas la paille d'orge qui les fait tousser) et la livraison des nouvelles bottes, je débarrasse la grange en utilisant les anciennes bottes pour pailler.
Mais, en en tirant une, une nuée de gros insectes noirs s'est envolée. J'ai vite compris de quoi il s'agissait et j'ai déguerpi.
En revenant plus tard protégé avec ma combinaison d'apiculteur, j'ai pu prendre des photos au téléobjectif et au flash, et avoir la confirmation de mes craintes.
C'était bien un nid de frelons asiatiques dont un côté avait été déchiré en tirant la botte de paille.
Heureusement qu'il était encore petit et ne comprenait que quelques dizaines d'individus. Coincé entre les bottes, il aurait probablement déménagé pour faire un nid plus gros et plus haut dans des arbres.
Il aurait alors contenu plusieurs milliers d’individus et aurait produit plusieurs centaines de futures fondatrices pour l’année prochaine (elles ne survivent pas toutes à l’hiver).
En ce qui concerne mon petit nid, j'ai réglé le problème la nuit venue avec un peu d’insecticide (… eh oui, c’est utile des fois !) dans la déchirure du nid puis je l’ai fait tomber dans un sac plastique mis rapidement au congélateur (ça bougeait encore bien dans le sac).
D’après Éric DARROUZET, 48 heures de congélation suffisent à les tuer, donc j’ai laissé passer … une semaine avant d’ouvrir le sac !
En procédant ainsi j’ai pu avoir la fondatrice que l’on voit ici à côté d’une jeune ouvrière.
Peu courageux et pas du tout téméraire, j'avais pris un maximum de précautions: plusieurs épaisseurs de vêtements sous la combinaison, des lunettes de protection (il paraît qu'ils peuvent projeter leur venin à travers le voile), les gros gants... etc., soit une bonne séance de sauna avec la chaleur ambiante! C'était sûrement exagéré vu la taille du nid, mais ça, on ne le sait qu’après.
Le frelon asiatique est présent en Touraine depuis quelques années et il est maintenant bien implanté. Il faut composer avec et être prudent: on peut donc en trouver partout.
Quand aura-t-on enfin les moyens techniques et légaux pour limiter cette invasion sur nos ruches mais aussi sur tous les pollinisateurs sauvages ?
C’est pendant la floraison du lierre (à l’automne) que l’on peut facilement observer les chasses que mènent ces prédateurs sur tous les insectes qui viennent butiner avant l’hiver.
Pour information : Le Muséum National d’Histoire Naturelle vient de lancer un nouveau site Internet consacré au frelon asiatique : http://spn.mnhn.fr/sites_partenaires/frelonasiatique/
(On a attend depuis longtemps beaucoup plus de réactivité de la part des instances nationales qu’un site !)
Voir aussi par exemple :
Le blog de JP33 : http://anti-frelon-d-asie-jp33.over-blog.com/
Le site de l’AAAFA : http://anti-frelon-asiatique.com/
Le site de notre chercheur tourangeau Éric DARROUZET : http://insectesbatisseurs.univ-tours.fr/ressources.htm
BEL ÉTÉ À TOUS … sans piqûres (moustiques, frelons, méduses, mouches tsé-tsé, … et abeilles aussi)!
Merci de votre attention, et … à bientôt sur :
http://miel-et-abeilles-en-touraine.over-blog.com
Henri
(Remerciements et Bibliographie : voir l’article n° 0 http://miel-et-abeilles-en-touraine.over-blog.com/article-0-remerciements-et-bibliographie-43600752.html